CHRISTIAN LESCUREUX, militant PCF, nous parle des fusillés de la Citadelle d’Arras

Christian Lescureux« Les fusillés », un dictionnaire historique où l’on évoque les fossés de la Citadelle.

Paru début mai, « 1940 – 1944, les fusillés » est une synthèse historique de taille. Un dictionnaire de près de 2 000 pages consacré à la biographie d’une partie des fusillés (la liste est tellement longue et les recherches se poursuivent).

Christian Lescureux, de Saint-Laurent-Blangy, a collaboré à la rédaction.

 

Arrageois, Christian Lescureux s’est attaché notamment à évoquer l’histoire des fusillés de la Citadelle, victimes de la barbarie nazie, et bien souvent d’une police collaborationniste.
« C’est ce qui m’a le plus surpris dans mes recherches. Pour les fusilles de la Citadelle, ce n’est pas difficile. Les Allemands notaient tout et on trouve même les comptes rendus d’interrogatoires aux Archives départementales. Bien sûr, il faut lire ces documents sans penser qu’ils disent toute la vérité. »
Christian Lescureux tend un procès-verbal de la police Lensoise. C’est celui de l’interrogatoire de Pennequin le 24 mars 1944 à Arras. Arrêté alors qu’il était en possession d’une fausse carte d’identité, il sera livré aux Allemands puis fusillé à la Citadelle.

« Beaucoup ont été arrêtés par la police française, notamment les communistes, le parti était interdit. Les Allemands ont aussi bénéficié des listes de communistes dressées par la police. ».

10628876_801562919888509_4327543354299148908_oChristian nous montre celle d’Arras, de Billy- Montigny. « Ce qui m’a marqué aussi c’est cette évidence : tous les fusilles le la Citadelle ou presque ont été torturés. Il y avait la maison blanche a l’angle de la préfecture, les caves de 1’ancien hôtel du Commerce, rue Ronville et Bricquet-Taillandier, et une maison, rue Faidherbe où œuvrait la Gestapo ».
Un journaliste anglais a fait la description d’une salle découverte en 1944 : il y avait des endroits ou l’on clouait les gens au mur, des presses pour écraser les têtes… ••
Beaucoup de ces fusillés étaient de jeunes garçons.
L’homme a travaillé dix ans sur la question et aura retracé la biographie de soixante-quinze des fusillés des 130 exécutés sur place dans le département. « J’avais 14 ans en 1940. Mon école se situait près du parking du Palais-Saint-Vaast, rue Albert-1″, là où l’armée avait, ces dernières années son centre de recrutement (CIRAT). Nous savions qu’il y avait des fusillés. Il y avait les affiches et puis parfois, les cercueils de bois blanc fournis par la municipalité, entreposés là avant les exécutions, dans ce qui devenu un parking.

J’ai eu Guy Mollet comme prof et Pierre Baudel, qui fut lui aussi fusillé. Mais à l’époque seul un correspondant du journal clandestin « La Voix du Nord » affirmait avoir assisté à une exécution dans les fossés de la Citadelle. Nous avons tout découvert en 1944. ».

Du 21 août 1941 au 21 juillet 1944, 218 patriotes furent fusillés par les Allemands dans les fossés de la Citadelle d’Arras. Les fusillés appartenaient à neuf nationalités différentes. Les derniers furent enterrés à la va-vite sur place, en 1944. Les Arrageois trouveront les dépouilles à la Libération.

1940 • 1944, LES FUSILLÉS.
Ce livre réunit les biographies des fusillés en France entre 1940 et 1944. Ce dictionnaire a été rédigé par un collectif d’une centaine d’auteurs sous la direction d’historiens. 1952 pages,
30 €. Édition de L’Atelier

EXPO FICHE 05 bis

 

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